Leah arrive calmement... [Libre]

6 h 00 :

Leah se réveille enfin, prête à prendre le train. Pas stressée ni excitée mais ayant peur d'être en retard, elle se dépêche de se préparer. En ouvrant sa garde-robe, elle prit d'assaut la première tenue devant elle. Pendant qu'elle enlevait son pyjama pour s'habiller, sa mère frappa à la porte pour savoir ce qu'elle préparait au déjeuner. Mais la demoiselle n'avait pas faim et pensait qu'à une chose, ses . Elle avait peur de ne pas être à la hauteur avec sa timidité... Mais c'est normal, on ne peut rien lui repprocher. Sur le point de partir, elle se rappela soudainement qu'elle n'avait pas pris son fidèle ami monsieur le journal. Elle courut dans sa chambre pour le prendre et sortit de la maison, laissant une bise sur la joue de ses parents. Un peu tristes, ces derniers ne tardèrent pas à aller se recoucher. Il était encore très tôt. Leah fut donc de bonne heure à la gare pour son train très matinal, nous devons avouer. Elle s'empressa de monter dedans, s'installa sur le premier siège disponible et se mit à écrire. Des gens, tous très différents, la suivirent et le voyage se déroula formidablement bien.

10 h 00 :

Leah, toujours dans ses écrits, ne vit pas qu'elle était arrivée et le controleur fut obligé de la prévenir. Gênée, elle descendit du wagon telle une fusée puis, ne se repérant pas des masses, se dirigea vers un panneau de route. Le était marqué, en gros en plus, sûrement pour ne pas l'oublier. Cela fit rire quelques secondes la jeune fille qui avait rangé ses affaires d'écriture. Elle emprunta le chemin indiqué et demanda à plusieurs reprises où elle était. Vous l'aurez compris, ce n'est pas une grande observatrice. Son sens de l'orientation est très réduit. Mais... Elle arriva finalement au château. Elle se trouva dans une belle cour, pleine d'arbres, de plantes et de fleurs, un lieu idéal pour le calme. Leah alla s'adosser à un tronc et ressortit son journal où elle écrivit :

Oh journal,

Je suis si bouleversée par ce changement de lieu... Moi qui passe d'habitude mes vacances dans ma chambre... Tu comprends ce que je veux dire, n'est-ce pas ? C'est inhabituel. Je ne sais pas si je vais repérer tous les lieux, ça doit être gigantesque. C'était vraiment comme ça sur la brochure ? Je n'en ai pas le souvenirs en tout cas. Bon, tant que je suis avec toi, tout va bien, nous allons pouvoir nous en sortir. Tu vas m'apprendre beaucoup de choses, non ?

Je t'aime,
Ta maîtresse.

Hé oui, Leah Jackson est en effet une grande romantique et amie, surtout avec son journal qui est pour elle très sacré. On le lui avait offert lors d'un jour extrêmement inattendu. Je ne dirai pas les détails, elle le racontera bien par elle-même.

11 h 00 :

Ayant finit d'écrire ce qu'elle avait à écrire, la jeune fille ferma son journal, le posa à côté d'elle avec son sac et s'allongea un peu histoire de rêvasser tranquillement. Une personne se dessina alors devant elle... Mais qui était-ce ? Que voulait-elle ? Pourquoi s'approcher subitement de Leah ? Nous le serons que quand elle se sera présenter...

Elle flanait sans réel but au milieu des allées fleuries du parc, goûtant aux chants des poètes volants que l'on appelait oiseaux par instinct de superiorité. L'une de ses mains semblait jouer du piano, ses doigts se pliaient puis se redréssaient dans l'air, comme agîtés par un mouvement étrange. Candice ne s'en rendait même pas compte, les deux hémisphères de son cerveau étant presque totalement deconectées depuis son accident, une partie de sa conscience s'était vue changée, elle n'était plus maîtresse incontestée de son être, une partie d'elle était libre et agissait comme bon lui semblait. C'est d'ailleurs de cette partie d'elle même qu'elle puisait toute son inspiration, ses textes, ses compositions musicales et ses peintures étaient créées intuitivement, c'est ce qui leur donnait cet aspect si étrange à la nature humaine.

Ses longues et fines jambes dansaient entre les herbes grasses des plaines, elle éffleurait avec plaisir les délicates fleurs qui poussaient le long des restanques tout en marchant vers nul part, vers son ailleurs...

Candice venait à SCCA tous les ans, l'endroit était magnifique, que ce soit en hiver ou en été, sous le soleil ou la neige, la beauté semblait ici à la fois éphémère et éternelle, un vrai paradis.

Divins volatiles, chantez encore, embaumez l'air de vos mélodies fertiles. Enrichissez mon éxistence d'une touche de beauté, je suis la double âme, unique et multiple, inconsciente de sa conscience, une brume incontrôlée, qui aux travers des mondes s'écoule sans arrêt. Je suis la double âme, un jour blanche, le lendemain noire.

Ses songes étaient parfois si puissants, si palpables qu'elle n'avait d'autre choix que de s'arrêter, stopper toute chose pour ne vivre que sa pensée, ne vivre que dans son ailleurs. Candice s'était arrêtée en plein dans une allée de fleur, ses cheveux brillaient sous l'astre de feu, elle observait sans même le savoir une jeune fille brune, allongée sous l'un des nombreux chênes du parc. Ce ne fut qu'une fois revenue sur Terre que la belle blonde s'en apperçut, ses jambes se levèrent alors d'elles même; guidant ses pas vers l'inconnue, une nouvelle sur le camp.

- Bonjour, tu viens d'arriver ici non ?

Ce que les psychologues et psychiatres du monde entier appellaient un trouble bipolaire traumatique, Candice le vivait comme un don du ciel, une parcelle de sublime qui se serait par hasard - ou non - incarnée en elle. Les gens ne le voyaient pas, ce "trouble" était totalement invisible, seule Candice en avait le secret, comme une amie imaginaire, un monde dans le monde qu'elle serait seule à voir...

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